Le Serpent
La symbolique du serpent est l'une des plus profondes et complexes. Il n'est guère de cultures et de mythologies qui n'aient leur Grand Serpent, presque toujours marin et ambigu, sinon ambivalent.
Chez les amérindiens il symbolise la transmutation du cycle vie-mort-renaissance. C'est l'énergie de l'intégrité, l'habileté de tout expérimenter volontairement et sans résistance, afin de parvenir à la sagesse.
En Inde et dans toutes les régions avoisinantes, depuis l’aube de la civilisation indienne, le serpent joue un rôle-clé, et fait l’objet d’une grande vénération et des cultes les plus divers ; et le bouddhisme comme le jaïnisme l’ont même adopté comme symbole.
Les adeptes de Vishnu attribuèrent aux serpents une auréole maléfique et les firent affronter Krishna, ou encore Garuda, l’oiseau-monture de Vishnu. Le frère lui-même de Krishna, Baladeva (ou Balarama) est censé être une incarnation de Ananta, le grand serpent sur lequel repose Vishnu.
Et que ce soit sous la forme du cobra lové autour de Shiva ; d’Ananta ou de Shesha, le serpent originel ; de Kaliya, le serpent géant vaincu par Krishna; de la Kundalini du tantrisme ; ou des Naga, mi-serpent mi-humains vénérés avant même les Aryens ; le serpent joue un rôle primordial dans la mythologie indienne.
Le serpent est aussi l'animal qui se régénère puisque la saison venue il mue, il change de peau : il fait peau neuve. Il représente l'une des plus vieille aspirations chimériques à la jeunesse éternelle, rajeuni ou plutôt jamais mort. Certain Alchimistes pensaient que la pierre philosophale est logée dans sa tête oblongue.
Il semble souvent s'opposer à un dieu, au Dieu, à l'aigle, symbole de Zeus olympien qui affronte Typhon, le Satan qui s'oppose au Dieu biblique, Marduk et Tiamat, Thor pêchant Midgardsorm (terrifié et momentanément paralysé par son regard), Thraetona et Azi Dahaka en Iran, Apollon et Python, Héraclès et l'Hydre de Lerne, Saint Georges et le Dragon.
Toutes les traditions ont des reptiles titanesques et volants qui mêlent la puissance physique à l'intelligence, tandis que d'autres opposent au travers du serpent et du héros salvateur, la domination de l'esprit sur le corps, ou la domination de l'homme sur la nature, ou sa nature sauvage.
Dans l'iconographie antique
le caducée, attribut de Mercure porte deux serpents, tandis que le bâton d'Esculape n'en porte qu'un seul. On trouve aussi le serpent dans les représentations d'Apollon terrassant Python ou d'Hercule enfant en train d'étrangler un serpent ou adulte combattant Achéloüs métamorphosé en serpent.
Dans l'iconographie chrétienne, le serpent est un symbole ambigu. Il apparaît dans les illustrations du récit de la tentation d'Adam et Ève où il symbolise le tentateur, le mal, le péché ainsi que l'avènement de la mort. Par extension il devient un attribut de Lilith. Il figure également dans les représentations de Moïse dans l'épisode du serpent d'airain.
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Lilith |
La Bible l'atteste au lire des Nombres. Même Israël l’avait accepté : le serpent d’airain avait été introduit dans le Temple de Jérusalem où les israélites lui offraient des sacrifices jusqu’à la réforme d’Ezéchias. Dans le récit biblique de la tentation d’Adam et d’Ève, le serpent promet la vie : « Vous ne mourrez pas » et vous acquerrez une connaissance supérieure qui est celle des dieux. Il est rusé (aroum). Le terme aroum est usité fréquemment au livre des Proverbes pour qualifier le sage.

L’épisode du serpent d’airain élevé par Moïse au désert lorsque des serpents avaient attaqué les israélites est approfondi dans le livre de la Sagesse. Le serpent d’airain est défini comme signe de salut. Cependant, certaine littérature précise que ce n’était pas le serpent qui guérissait, mais la foi de celui qui levait les yeux vers le Père céleste. Jean dans son Évangile mettra en parallèle le serpent d’airain et l’élévation de Jésus en croix. « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’Homme, afin que quiconque croit ait par lui la vie éternelle. » Au mont Nébo, une représentation monumentale du serpent d’airain permet aux pèlerins d’évoquer cette page biblique.
Le récit de la chute d’Adam et d’Ève s’ouvre par une mention du serpent qui engage le dialogue. Sa question amène la femme à préciser l’interdiction divine dont le serpent conteste le bien-fondé. On retrouve ici le thème de la jalousie des dieux.
Le serpent devient un symbole ambivalent. Il peut être un animal sauveur, mais aussi une bête maudite. Symbole de la ruse et de la guérison, il peut aussi se révéler comme adversaire de l’homme. Entre le serpent et la femme, les rapports sont ceux de l’hostilité depuis la chute. Cette inimitié, le Seigneur l’a récapitulée en lui-même en se faisant homme né de la femme et en foulant aux pieds la tête du serpent. L’auteur du livre de la Sagesse identifie le serpent avec le diable; le livre de l’Apocalypse de Jean n’hésite pas à reprendre cette identification. Cette valence négative s’est imposée en Occident qui en est venu à oublier la signification positive du serpent.
Parmi les sectes gnostiques, Irénée de Lyon mentionne les Ophites : « Certains disent que c’est la Sagesse elle-même qui fut le serpent : c’est pour cette raison que celui-ci s’est dressé contre l’Auteur d’Adam et a donné aux hommes la gnose ; c’est aussi pour cela qu’il est dit que le serpent est le plus rusé de toutes les créatures. Il n’est pas jusqu’à la place de nos intestins, à travers lesquels s’achemine la nourriture, et jusqu’à leur configuration, qui ne ferait voir, cachée en nous, la substance génératrice de vie à forme de serpent. »
Le serpent devrait être celle de la sagesse et du respect de la vie. Elle devrait apporter la guérison à tous ceux qui ont été blessés par la vie ou par la violence des hommes. Enfin elle devrait rapprocher l’Occident et l’Orient dans leur quête de sagesse. Ce n’est pas la science qui rapprochera les hommes, seule la sagesse leur permettra de se rappeler leur condition de créatures.
Ouroboros
L’Ouroboros est l’un des plus anciens symboles ésotériques au monde. Réunissant en lui commencement et fin, ce dragon circulaire qui se mord la queue représente depuis des millénaires le cycle éternel de la vie et de la mort.
L’Ouroboros est un symbole dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Depuis des milliers d’années, ce serpent ou dragon circulaire qui avale sa propre queue apparaît de multiples civilisations sur tous les continents. Déjà, il y a plus de 6000 ans, en Chine, les dragons-cochons de la culture néolithique de Hongshan évoquent l’Ouroboros : ces créatures sculptées dans le jade possèdent une tête de cochon et un corps de serpent enroulé sur lui-même, de façon à former un cercle.
Puis, 1600 ans avant notre ère, on rencontre des représentations de serpents circulaires se mordant la queue en Egypte, où ils évoquent le parcours annuel du disque solaire et son éternel recommencement. De là, le symbole se transmet aux Phéniciens et aux Grecs, qui le baptisent Ouroboros (littéralement, « qui se mord la queue »).
Mais l’Ouroboros ne se limite pas aux cultures méditerranéennes : on le retrouve aussi bien loin de ces régions. Ainsi, le serpent Jormungand, qui encercle le monde dans les légendes scandinaves, en est un avatar, de même que le dieu serpent à plumes des Aztèques, Quetzalcoalt, fréquemment représenté enroulé sur lui-même. Dans la mythologie indienne encore, on raconte que le monde repose sur quatre éléphants, eux-mêmes supportés par une tortue autour de laquelle s’enroule un dragon circulaire.
Au-delà des mythologies, l’Ouroboros a aussi été employé dans diverses formes de mysticisme. Ainsi, pour les gnostiques (mouvement religieux du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient), il est associé au démon-dieu solaire Abraxas, et représente l’éternité. En alchimie, il exprime l’unité de toutes choses, matérielles ou spirituelles, et le fait que rien ne se crée ni ne disparaît, mais tout se transforme perpétuellement dans un cycle éternel de destruction et de recréation.
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